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Libération
Critique

Les griseries Libertines

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par BAYON
publié le 18 juin 2003 à 23h26

Le concert du groupe météore de l'an dernier a au moins une raison d'attirer l'amateur : et si c'était le concert d'adieu ? Le comportement erratique, en autodestruction programmée, éthylique, chimique et au total spatio-temporellement déréglé des jeunes et dépravés Libertines, depuis leur décollage effervescent en novembre 2002, invite à cette spéculation.

A peine le manifeste lâché sur l'air néo-no future de What A Waster, le groupe merdouillait net son premier show local attendu (au festival des Inrocks) dans un dégueulage de riffs et de couplets criaillés, à peine sauvé par le smart «minet» jean. Quelques semaines de squattage déchireman incognito à Paris plus tard (merci pour l'apparte de la brave logeuse dévasté), le groupe était localisé travaillant à casser son contrat d'exclusivité mondiale anglais «aux dépens» en bâclant des sessions d'enregistrement-beuveries incohérentes et de plus en plus arrosées (au chouchen sans parler du reste) avec un non-label celte. Passé cet épisode aussi pittoresque que finalement peu glorieux, l'étape suivante, à l'heure du concert différé de la consécration parisienne, blasonné Libération, fut le forfait pur et simple ­ pour raisons fumeuses de pneumonie. Caramba, encore raté .

La semaine dernière, le groupe refaisait parler de lui douteusement, au détour du New Musical Express, avec le récit d'une nuit d'ivrognerie collective de plus, para-londonienne et festive, descente de flics à la clé et photos pathétiquement hépatiques du leader