Dans les jardins de l'hôpital Charles-Foix, on croise des enfants qui jouent, de très vieilles dames éperdument assises, ou une infirmière pressée. Mais pas seulement. Tout le mois de juin, on y rencontre aussi une énorme araignée en bois (composée de quarante-cinq chênes, d'osier et d'herbe) de Nils Udo. Le corps de cette structure animale est un nid, un des creusets où l'artiste-jardinier bavarois (né en 1937) a souvent concentré son dialogue avec la nature. Cette installation se love dans un bosquet, comme une extension des marronniers, et remet discrètement en tension cet espace choisi en regard d'une fontaine. Ce «nid», intitulé Ivry-Habitat, est une des deux oeuvres présentées pour la cinquième édition des Jardins secrets. Depuis dix ans, le critique d'art Jean-Louis Pradel et le KP5 (Cat Loray, Patrick Fleury et Clément Borderie), trio d'artistes installé dans l'ancienne blanchisserie de l'hôpital, organisent cette exposition biennale. On y a déjà vu fleurir les pièces de Daniel Buren, Andrée Putman, Bernard Pagès et bien d'autres...
Face au Plant Art de Nils Udo, Clément Borderie a relevé le défi. Dans l'atelier, il a étiré ses Toiles de la ferme. Dans une exploitation du Cotentin, en 1991, il avait déposé des tissus vierges sur le sol de toutes les étables. Qui ont été vite maculées de traces d'animaux. Récupérées, marouflées, voici que ces empreintes se sont transformées en d'étranges cartographies. C'est ainsi que travaille Borderie, dans un lieu où le psychiatre J