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Libération

Une bonne surprise

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publié le 23 juin 2003 à 23h31

Le Cessna s'était posé sur Provincetown un jour idylliquement ensoleillé, mais, depuis, la ville était battue par le vent et la pluie. On se demandait si Norman Mailer dormait encore en ce dimanche matin, et ce qu'il penserait ­ si d'aventure il la croisait un jour ­ de Marine, qui avait révélé,une semaine plus tôt, qu'on l'avait emmenée à un concert de Depeche Mode quand elle avait 12 ans. On était rentrés tard et passablement fracassés de l'Atlantic House. John Waters nous y avait entraînés la veille avec Todd Haynes ­ honoré deux jours plus tôt par le festival de cinéma local ­ et son boy-friend Brian, pour écluser des tequilas.ÊLe club, que tout le monde appelait A House, était situé dans une rue de la joie, où Tennessee Williams avait rencontré Marlon Brando et où Judy Garland et Billie Holiday avaient également traîné en leur temps. Mais John avait tenu à aller avant dans des bars rock, où des requins sans âge reprenaient les Stones avec l'accent du Midwest et où Todd avait confié son nouveau projet : un film dont les sept personnages masculins étaient inspirés par les différentes facettes de la personnalité et les multiples vies de Bob Dylan, réalisé avec l'accord de ce dernier, qu'il n'avait néanmoins pas pu rencontrer. En attendant, le festival allait bientôt s'achever, et Party Monster, inspiré de la vie réelle de Michael Alig, qui avait défrayé la chronique de la nuit new-yorkaise au début des années 90 en assassinant son ami et dealer Angel Melendez, s'était avér