Dans son pays d'origine, le Japon, comme dans le monde entier, les Royaumes perdus s'appelle Rune. Sorti en même temps que le GameCube l'an dernier, le premier volet de cette saga est passé inaperçu, en dépit d'une très flatteuse carrière en Asie et aux Etats-Unis. Le second volet se propose aujourd'hui d'occuper nos nuits d'été. Le studio tokyoïte From Software qui le produit est un expert de cette spécialité nippone entre toutes, le RPG (Role playing games) ludonumérique, dont Rune est une bonne vulgarisation. Les RPG sur consoles n'ont pas grand-chose à voir avec le classique, ce jeu de rôles qui se joue entre amis, dans un espace imaginaire avec l'appui de cartes et d'un livre. Mais certains liens subsistent.
L'idée des cartes, longtemps bannie des RPG virtuels, où alors satellisée dans leur banlieue ludique (comme dans les Final Fantasy 8 et 9 notamment, qui leur donnent un statut secondaire), y fait depuis quelques années un retour remarqué. On le doit à l'effet boule de neige de hits multimédias (jeux, dessins animés, jouets) comme les Pokémon ou Yu-Gi-Ho ! qui font de la carte à jouer et du «deck» à constituer le pivot de leur architecture narrative. Cette extension de la carte est elle-même à rapprocher d'une vieille affaire : sur l'archipel, l'histoire de l'industrie du jeu vidéo est intimement liée à celle du jeu de cartes, certains des plus gros bonnets du secteur, à commencer par Nintendo, en étant d'anciens manufacturiers... Enfin, le jeu de cartes est un symbol