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Libération
Interview

«En pleine déconnante»

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publié le 4 juillet 2003 à 23h41

Après le succès des DVD grand luxe des Tontons flingueurs et des Barbouzes (150 000 exemplaires vendus), Gaumont propose ce mois-ci deux autres films «populaires» du tandem Georges Lautner-Michel Audiard avec le même luxe technique : restauration maniaque en haute définition et, même si le procédé relève en l'occurrence du gadget marketing, son THX. Moins cultes que le tandem Tontons/Barbouzes, la comédie Ne nous fâchons pas et le polar le Pacha méritent cependant un nouveau coup d'oeil, le premier pour son délire assumé, le second pour les bizarreries (les décors non réalistes, l'apparition de Gainsbourg croisant Gabin le temps de l'enregistrement de Requiem pour un con). L'occasion pour Georges Lautner de nous raconter quelques souvenirs de tournage.

«Ne nous fâchons pas»

«Dans les années 60, il y avait déjà une campagne gouvernementale contre la violence des automobilistes : elle incitait à poser sur les voitures des autocollants "Ne nous fâchons pas". Lino Ventura était angoissé et peu coopératif au début : son principe, c'était de ne pas faire de la gaudriole, alors que, Audiard et moi, on partait en pleine déconnante. Ainsi, pour le gag du pont : moi, je voyais ce pilier près de Nice, c'était tout ce qu'il restait d'une voie de chemin de fer que les Allemands avaient fait sauter pendant la guerre, et je me disais qu'il y avait bien une connerie à faire avec. J'ai demandé à Alain Poiré (le producteur, ndlr) de faire jouer ses relations à l'état-major pour empêcher que l'a