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Libération
Critique

Gangs de New York.

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publié le 17 juillet 2003 à 0h02

New York d'hier et d'aujourd'hui en deux soirs d'été, excellente initiative en cette saison où les concerts de valeur se font rares à Paris. Baptisé NY Encore, ce microfestival se propose de jeter un pont entre le downtown Manhattan tel qu'il flamba à l'aube des années 80 et ses enfants illégitimes du quartier de Brooklyn. Si une poignée d'excellents DJ parisiens (Joakim, Clément, l'inévitable Ivan Smagghe et Patrick Vidal qui a connu cette scène de près) se succéderont ce soir et demain pour jouer tous ces disques «no wave» qu'on redécouvre aujourd'hui, on retiendra d'abord les concerts événementiels de Liquid Liquid et The Rapture. Le premier, quasiment oublié depuis sa séparation en 1983, est un des meilleurs groupes de funk blanc minimaliste de sa génération. Auteur de trois EP durant sa trop courte carrière (réédités en CD par Grand Royal et Mo'Wax en 1997), Liquid Liquid n'a cessé d'être pillé ­ à l'instar de 23 Skidoo ou ESG, également ressuscités de nos jours ­ par le rap et la house. Son utilisation quasi exclusive de basses et percussions fébriles (la guitare est quasi absente chez Liquid Liquid) sur lesquelles sont jetés quelques bizarres vocaux caverneux, reste d'une exaltante modernité. Reformé en mars dernier pour un concert à la Knitting Factory, le quartet n'a, semble-t-il, rien perdu de son énergie. Quant à The Rapture, sensation 2002 avec l'époustouflant House of Jealous Lovers, capable du meilleur comme du pire sur scène, on va enfin pouvoir trancher leur