«Si le Français est parfois impuissant, que le Gascon y aille», écrivait jadis Michel de Montaigne dans son ouvrage proto-rugbystique : les Essais. Un conseil que les Marciacais ont choisi d'appliquer à la lettre, à la veille du coup d'envoi de l'édition 2003 d'un Jazz in Marciac dont on a longtemps pu croire qu'elle ne verrait pas le jour. «Le festival aura bien lieu, affirme pourtant un récent courrier officiel, intermittents et organisateurs se sont entendus.» Entente qui a débouché sur la constitution d'une charte signée par les deux parties, prévoyant diverses interventions militantes sur le site (prise de parole avant les concerts, rencontres, débats...), ainsi que la publication systématique d'un communiqué dans le quotidien du festival.
Ce samedi à 21 heures, sous chapiteau, le trio du pianiste suédois Esbjörn Svensson fera donc sonner la première charge d'une manifestation miraculée, suivi de l'Elektric Band d'un Chick Corea ravi de venir fêter son soixante-deuxième anniversaire au pays du foie gras. Dimanche, même heure et même endroit, les deux formations seront respectivement remplacées par le Five Elements de Steve Coleman et le quartette de Cassandra Wilson. Aux arènes, les amateurs de gambille pourront écouter la salsa d'Azuquita et les rythmes africains de l'Orchestra Baobab (samedi) ou les atomes bluesy d'Anna Popovic et de Popa Chubby (dimanche). Après quoi, les choeurs gascons, euphoriques à l'idée d'avoir conservé leur festival et leur principal (Libératio