Les Martin existent... Comme les Duval, Dupont et tous les autres Français anonymes appelés à se reconnaître dans cette série d'un nouveau genre : un quart fiction (saga familiale à base de personnages imaginaires) et trois quarts documentaire d'archives (à base de vieilles actualités et de films amateurs). Soit donc six épisodes pour suivre, de la Libération aux années 70, les chassés-croisés intimes et les rendez-vous avec la grande Histoire de trois générations de Martin, fictifs mais représentatifs de la France. Quatre générations, même, puisque ce grand flash-back (nourri de 3 500 extraits d'archives) est censé s'accomplir à l'initiative des derniers-nés, aujourd'hui parvenus à l'âge adulte et curieux de compulser les souvenirs et documents accumulés par une tribu qui a eu la passion de se filmer.
La série s'astreint ainsi à de nombreux tours de force, dont le moindre n'est pas de construire une intrigue complexe avec des héros aux figures changeantes. Sans oublier, pour pimenter le feuilleton, de suggérer quelques drames planqués derrière les convenables «non-dits familiaux» des protagonistes... Les Martin (et leurs proches) ont des professions qui couvrent le spectre social de la France «moyenne». Leurs opinions politiques sont variées, mais restent à géométrie variable et tolérantes. Ils vivent ainsi les évolutions sociales des Trente Glorieuses au rythme de maintes petites anecdotes cocasses et des rituels conventionnels (baptêmes, communions, mariages et Tour de Fra