La mère des dieux et des hommes, la déesse de l'amour est allée se fourrer dans un des lieux de Paris les moins faits pour elle, la mairie de Tiberi. Intitulée (pompeusement) «Le Mythe de Vénus», une exposition composée d'oeuvres venues de divers musées florentins rassemble des représentations de la déesse antique telle que les XVIe et XVIIe siècles italiens l'ont rêvée (il y a quelques débords de date et d'origine). C'est sous les traits de Vénus que la plastique occidentale, en peinture ou sculpture, a inventé ce qui devait devenir une de ses traditions majeures : le nu féminin. Dès l'aurore de ce nouveau paganisme, Giorgione donne avec sa Vénus endormie un modèle qui suscitera l'émulation des plus grands. On peut en voir le résultat chez son élève Titien. La seule présence de cette Vénus justifierait le déplacement, même si elle n'est pas la meilleure variante qu'a donnée du thème le Vénitien. C'est une des bizarreries de cette exposition que, venue de Florence, elle emprunte aux bords de la lagune ses meilleurs objets : un Véronèse classique et serein, un Tintoret sinueux et gourmand. Derrière chacune des autres oeuvres, même par des artistes beaucoup moins renommés, on devine l'exigence d'un amateur : pendant longtemps, ces fêtes intimes ont été réservées à un usage très privé. Au total, on verra une exposition précieuse quoique ramassée (vingt-huit numéros de catalogue), plutôt superficielle et gâchée par divers laisser-aller (un cartel confond Amour et Adonis et le tr
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