Adi voulait sortir, et on profitait du fait que ses copines berlinoises insistaient pour trouver de la coke pour lui dire que ce n'était pas possible, parce que ça n'en valait pas la peine. Le Serpent se roulait avec son chat malais sur le lit et, en guise de ponctuation au Everyone Deserves To Be Fucked tournant sur la platine ­Adi ayant interrompu sans états d'âme le nouveau Bowie pour faire entendre ce titre de son trio électronique et vocal Sex in Dallas, signé chez Gigolo Records par le manager des Strokes ­, lui expliquait que «la maison est une vierge qui s'offre et la nuit une courtisane qui se refuse. C'est aussi simple que ça. Il faut que les jeunes comprennent qu'il n'y a rien pour eux dans la nuit, à part la pollution».

Marc Lamour était déjà couché, ne fréquentant plus que le Cab le dimanche soir, où, dans la faune bloquée sur le West Hollywood des années 80, il savait qu'il tomberait fatalement sur le jeune Tony. L'une des Berlinoises excitait Florent par sa façon de parler de Wagner ­ elle venait d'écouter Lohengrin à Bayreuth ­, et on l'imaginait nue, les gouttes d'eau miroitant sur sa toison offerte au soleil dans une crique du lac de Waldbad à Anif. On y était tombé sur Raimund par le plus grand des hasards.

Il ne manquait pas de propositions avec son physique de rêve, mais préférait tenir la plage le week-end, ramasser les ordures dans des sacs-poubelle bleu ciel et rentrer, cheveux attachés par un élastique, dans son pick-up truck. Riccarda prétendrait l'av