Au coeur de la bataille, Liu Bei, le héros vertueux, est encerclé. Une bonne quinzaine de troufions aux ordres de son ennemi juré, Cao-Cao, s'apprête à lui faire la peau. Il lance alors sa terrible «attaque Musou». La lame de son épée prend une allure de sabre Jedi et se met à tournoyer à une vitesse folle dans un fracas pyrotechnique. Quelques secondes plus tard, le compteur en bas à gauche est passé de 312 morts à 330. Ne restent sur l'écran que les corps gisants de feu les méchants. Ça continue comme ça durant la cinquantaine de missions que compte Dynasty Warrior 4, avec autant de champs de bataille, chacun pouvant abriter jusqu'à 2 000 soldats, victimes potentielles de la hargne destructrice du joueur.
Au début, cette hystérie homicide est très amusante. Méthodiquement, il s'agit de zigouiller, découper et transpercer, tout en prenant largement le temps de débusquer le général ennemi dont la mort scellera la mission en cours. Une dizaine d'heures et un record personnel de 717 victimes plus tard, la lassitude ne vient pas, et on se demande pourquoi. Sans doute est-ce dû au cadre scénaristique reprenant rigoureusement les éléments du Roman des trois royaumes, texte épique du XIVe siècle attribué à Luo Guanzhong, avec plus de trente héros jouables. Sur les immenses champs de bataille, le joueur est libre. De foncer dans le tas ou écouter les conseils avisés de son redoutable stratège, Zhuge Liang, contourner les généraux adverses ou les provoquer en duel... Une certitude, s