Les Mésopotamiens, les Grecs, puis les Romains disposaient déjà, en plus des thermes publics, de pièces privées pour se laver. Il faudra attendre le Moyen Age pour retrouver en France cette culture du bain, que l'on prend en chambre dans des cuveaux de bois garnis d'un «lincheux» (drap). Les miniatures des enluminures nous apprennent qu'hommes et femmes barbotaient ensemble dans les étuves publiques, cet «hôtel de la folle largesse» évoqué dans le Roman de la Rose, entre jeux et fêtes : période où les soins du corps ne soulèvent plus de tollé religieux. Mais, régulièrement, l'habitude du bain se perd, victime des positions de l'Eglise ou des ordonnances du corps médical. Au XVIIe siècle, on préfère les frottements du corps, les ablutions, et les «appartements» de bain des châteaux ne servent pas toujours. Au XVIIIe, tant que l'eau n'est pas «courante», le bain est livré dans les maisons aisées : des tubs en zinc mobiles arrivent en voitures à cheval et sont disposés dans le couloir.
Au XIXe siècle, avec la codification de l'appartement bourgeois qui sépare les pièces de réception et celles de la vie intime, est inventée la salle de bains moderne occidentale. Grâce aussi à l'eau qui monte dans les étages à partir de 1860 et aux progrès de la plomberie. En 1900, à l'Exposition d'hygiène, les visiteurs découvrent la salle de bains américaine, plus technique qu'esthétique, «une usine à décrasser» selon ses détracteurs.
Si les décorateurs des années 20-40 rivalisent de faste, de ma