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Libération
Critique

Réseau de l'ombre

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publié le 24 septembre 2003 à 1h06

Boulderddash, Ra et Hypo sont ce soir sur la scène du Café de la danse aux côtés de Darmstadt ou MJC in Funk. Mais qui sont ces gens ? Quelques-uns des vingt et un garçons à avoir répondu à l'appel lancé sur le Net par le label artisanal Tsunami Addiction. Une compilation baptisée Boyz Revenge est née de ce «web crochet», un CD-R copié à 1 000 exemplaires, disponible sur le site www.tsunami-addiction.com et dans quelques magasins parisiens comme Bimbo Tower ou l'inévitable Colette. Pour l'anecdote, cet album est une réponse à Toxic Girl, une première sélection entièrement féminine réalisée dans les mêmes conditions en 2002. Un projet de duo fille/garçon devrait également voir le jour. Qu'importe, ces disques, cette soirée, sont surtout un nouveau symptôme de l'existence d'une armée des ombres d'artistes en chambre, pratiquant la musique comme une activité onanique et ludique. Avec la démocratisation des logiciels et du haut débit, une génération d'amateurs inspirés sort de l'ombre. Un réseau plus qu'une «scène», dont les médias ne parlent pas ou peu et que les professionnels français regardent avec un paternalisme teinté de mépris. Et pourtant, à l'écoute des miniatures mal fagotées réunies par Tsunami Addiction, on se surprend à penser qu'il y a plus de vie ici que dans tous les bureaux de Sony, EMI et Warner réunis. On connaissait déjà une myriade de labels de poche (Arbouse, Clapping, Deco...) défendant les couleurs d'une electronica française intrigante mais manquant par