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Libération
Interview

«Titiller la curiosité sur Tati»

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publié le 3 octobre 2003 à 1h14

Au fond de la petite salle de répétition, la fontaine-poisson de Mon oncle. A gauche, une vitrine avec la casquette du facteur de Jour de fête. «Et là, dans ce bahut, précise Macha Makeïeff, les archives papiers de Jacques Tati.» La directrice artistique de la compagnie Deschamps & Deschamps nous reçoit dans les locaux des Films de mon oncle, la structure qu'elle a créée avec son compagnon Jérôme Deschamps (petit-cousin de Tati) et Sophie Tatischeff (la fille de Tati, disparue en 2001) pour redonner vie aux films de monsieur Hulot. Après une présentation en grandes pompes burlesques au Festival de Cannes 2002, PlayTime inaugure l'intégrale de Tati en DVD dont la publication devrait s'étaler sur deux ans. Ce chef-d'oeuvre maudit, satire du modernisme des sixties, est présenté dans sa copie restaurée l'an dernier, avec des bonus très originaux, notamment sur le plan visuel. «Il fallait une réponse artistique à la forme magnifique des films de Tati», explique Macha Makaïeff, maîtresse d'oeuvre de ce DVD collectif et très familial (Juliette, la fille aînée, a réalisé plusieurs bonus, Louise, la cadette, incarne la speakerine des menus, et Félix, le petit dernier, est l'un des artistes en herbe du supplément «Peindre Tati»). Entretien.

«PlayTime» est conçu pour l'écran géant tant chaque plan fourmille de détails. N'avez-vous pas peur que le film passe mal sur un poste de télé ?

Le DVD pour un film, c'est un peu comme une captation télé pour une pièce de théâtre : ce ne sont que des