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Libération

Z.O.E. la preuve par le neuf

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publié le 3 octobre 2003 à 1h14

Il y a depuis toujours une fée singulière, une gloire propre au jeu vidéo : il est par essence expérimental. Dans cet univers-là, et contrairement aux apparences, la création la plus importante n'est pas technologique, elle est conceptuelle. En d'autres termes, un jeu nouveau doit aussi être neuf, exploratoire, différent, alternatif. Les grands jeux restent ceux qui ont fait avancer le jeu, lui ont ouvert des portes inconnues et ont embarqué les joueurs vers des mondes insoupçonnés.

Un créateur aussi populaire et reconnu qu'Hideo Kojima, figure totémique du studio béni Konami, fait régulièrement la démonstration de ce paradoxe propre à l'industrie vidéoludique, où la seule chance de survivre consiste à inventer l'inimaginé. Avec sa série des Metal Gear Solid, dont le troisième épisode est déjà l'un des plus attendus de l'année 2004, il a parfaitement réussi cette union du grand public et de l'expérimental : ses jeux sont à la fois des produits extrêmement populaires et d'authentiques précipités de laboratoire.

Son succès l'autorisant à tout se permettre, Hideo Kojima met aussi la main à la pâte à une série parallèle : Z.O.E. (Zone of the Enders), dont le programme est moins raffiné et profond que celui des Metal Gear, moins massivement consensuel aussi, mais qui, inversement, présente un caractère d'expérimentation beaucoup plus prononcé.

Le concept de Z.O.E. est d'une simplicité, comme d'une violence, bibliques. La simplicité : un enchaînement de missions de tirs dans lesquell