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Libération
Critique

Le corps et le monde

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publié le 8 octobre 2003 à 1h18

Dès l'entrée de la galerie, une grande encre sur papier de Françoise Pétrovitch évoque une jeune fille ou une jeune femme dont on ne voit que le bas du corps : les pieds, les chaussures, les mollets, le bas de la jupe et le bout des bras ballants. Dans sa main droite, elle tient en laisse un petit ballon gonflable aux tonalités rose et rouge proches de celle d'un coeur. L'oeuvre est intitulée le Poids trop lourd et le ballon, loin d'être léger, repose effectivement au sol comme un boulet. Comme si le personnage portait tout le poids du monde sur ses épaules. Sauf qu'il n'y a pas d'épaules, mais beaucoup de présence, de mystère, d'intimité. A côté de ce dessin, d'autres grands papiers, avec la même technique et dans le même registre, jouent et rient jaune avec différentes figures, une peluche mal en point, un renard, un lapin... qui accentuent cette ambiance Alice au pays des merveilles et soulignent cette idée du lien, de la rencontre entre deux éléments, des Greffes (titre de l'expo), de la relation entre le corps et le monde.

Autant d'aspects et d'affetcs qu'on retrouve dans la série des Supporters, bustes et têtes d'adolescents sans visage dont le vêtement devient le porte-logo de différentes marques réelles ou inventées. Ils rappellent encore ce thème du rapport au monde, intérieur comme extérieur, qui anime toute la démarche de Françoise Pétrovitch (née en 1964), elle-même au centre d'un monde bien à elle.

>A signaler également l'exposition de Françoise Pétrovitch à l'e