Variété-rap, world, chanson... pour un lundi, l'offre est exceptionnelle. Tant mieux. D'ailleurs, les amateurs de pop excentrique qui se sont réveillés trop tard pour aller voir Bowie à Bercy (complet depuis des semaines, lire ci-dessous) ou ceux qui ont simplement envie d'un show moins grandiloquent, ont encore une alternative. Découvert en 2001 sur We Love You, éphémère déclinaison «indie» du label électronique Wall Of Sound, I Am Kloot ne paye peut-être pas de mine mais mérite le respect. Basé à Manchester, ce trio, dont tous les membres ont déjà une sérieuse bouteille, est emmené par John Harold Arnold Bramwell qui, outre un nom à rallonge, possède une belle voix rugueuse et un joli don d'écriture.
Un folk des rues et des pubs, fruste seulement en apparence, cru quoique non dénué d'humour, de tendresse et de poésie. Evoquant par instants le songwriter maudit Peter Perrett et ses Only Ones, s'ils avaient débranché leurs guitares et rangé leurs manteaux de fourrure au vestiaire. Après Natural History, chaleureusement salué par la critique mais boudé par le public, sans doute dérouté par un groupe au nom aussi peu engageant, I Am Kloot revient avec un nouvel album sans titre affublé d'une triste pochette noire et blanche. Difficile de songer à d'autres musiciens aussi peu doués pour se mettre en valeur. Pourtant, il ne faut pas passer à côté de cette nouvelle collection douce-amère de chansons «prolo» que I Am Kloot défend sur scène avec un bel entrain. Album et concert chal