Menu
Libération
Critique

Les Ellipses de Garouste

Article réservé aux abonnés
publié le 29 octobre 2003 à 1h36

Commande publique lancée par la Délégation aux arts plastiques (DAP), l'oeuvre de Gérard Garouste les Saintes Ellipses est actuellement présentée, dans le cadre du Festival d'automne, à la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière. Pour la réaliser, l'artiste a tout d'abord pris comme point de départ la composition orthogonale de la chapelle et la forme de sa coupole. Du sommet de cette dernière il a étiré une sorte d'immense cône cylindrique en toile, de 15 mètres de haut, dont la pointe se retrouve donc la tête en bas, à un mètre du sol. «Si on tirait le centre de la coupole vers le sol, on aurait cette forme-là», précise l'artiste, qui a choisi cette figure de l'inversion en référence à l'image qu'il trouve peu glorieuse de saint Louis et de son intolérance.

Dans un second temps, Garouste a demandé à Laurent Busine d'écrire un conte, titré le Fils du roi et l'Ecuyère, un texte qu'il interprète en peinture sur la frise supérieure du cône et dont il reprend certains mots dans la partie inférieure. Des mots, comme un code-barres, qu'on peut lire, selon le principe de l'anamorphose, dans les huit miroirs placés par terre et qui renvoient aussi le plafond de la chapelle. Avec cette très belle installation, Garouste fait courir le regard du haut en bas et vice versa, joue, comme avec l'échelle de Jacob, sur les allers-retours, et reste fidèle à ses grands thèmes, notamment le dialogue avec un texte, la mémoire collective et surtout la question du sujet en peinture et de l'interprét