New York en raffole. Il vient même de rafler à Chris Potter la première place dans la catégorie «Rising Star Jazz Artist» (étoile montante du jazz). Ce résultat d'un vote, publié en août par le magazine Down Beat, se double du «Rising Star Piano» dans lequel il arrive en tête, devant Bill Charlap, pour atteindre le triplé avec le «Rising Star Composer» devant Ben Allison. Avec son toucher ultravif et pas mal d'idées au bout des doigts, le jeune pianiste (il n'a pas encore 30 ans) Jason Moran vient chatouiller les pans de la tradition dans un répertoire hors balises, fait maison ou réactivé sous ses nappes ondoyantes. Son cinquième témoignage chez Blue Note, le live enregistré au Village Vanguard, Jason Moran Presents The Bandwagon, le confirme avec les étonnantes reprises de Out Front de Jaki Byard et Planet Rock d'Afrika Bambaata, un subtil clin d'oeil à Brahms (Intermezzo), et aussi d'aguichantes nouveautés telles que Ringing my Phone et Infospace, révélatrices de son appartenance à la génération hip-hop.
Enfant, le petit Texan, formé au piano classique, se jette sur la collection de vinyles de Monk de papa. Après Houston et sa High School, ce sera New York, la Manhattan School of Music et une rencontre déterminante tant sur le plan musical que philosophique avec son mentor, Jaki Byard. Ses débuts convaincants auprès du saxophoniste Greg Osby persuadent aussi Steve Coleman et Cassandra Wilson, qui l'embauchent sur leurs projets respectifs. Depuis, un enregistrement avec Sam