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Libération
Critique

Grand minimaliste

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publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Il fut un temps où Lou Reed, déjà prêt à tout pour se faire remarquer, s'enorgueillissait d'être «la deuxième madame La Monte Young». C'est John Cale qui le révèle dans son autobiographie. Ce dernier ajoute également : «Avant de rencontrer Lou, j'avais déjà sniffé, fumé et avalé les meilleures drogues disponibles à New York, cadeau de La Monte Young.» Tout cela pour rappeler que l'avant-garde version New York Downtown des années 60 était nettement plus décontractée du gland que le Darmstadt de Boulez et Stockhausen.

Né en 1935 à Bern (Idaho), La Monte Young, après avoir été formé à la musique à Los Angeles et avoir joué du saxophone jazz à Berkeley, passa pourtant l'été 1959 dans le fief allemand du sérialisme mondial où il étudia avec Stockhausen. Il y rencontra surtout John Cage, avec lequel il participera, de retour à Manhattan, aux performances du groupe Fluxus et formera son propre Théâtre de la musique éternelle avec Marian Zazeela et John Cale. L'altiste gallois saura intégrer au futur Velvet Underground les notes ténues hypnotiques et les effets psychoacoustiques de la répétition développés par son mentor. Toujours en activité, Young, considéré comme le père du mouvement minimaliste américain (popularisé à grande échelle par Steve Reich et Philip Glass), s'est vu commander une nouvelle pièce pour violoncelle et électronique par le Centre de création musicale Iannis Xenakis, le festival «Nouvelles scènes» de Dijon et le groupe Le Consortium, le Grame de Lyon et le fest