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Libération
Critique

Objets mutants.

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publié le 14 avril 2004 à 0h13

Blanc comme la mer, rouge comme le ciel, bleu comme la neige... En Islande, c'est avec cette palette de couleurs, reflet d'une nature dominante, que le design pointe à Reykjavik, en pleine movida chaude-froide. Cette émergence est présentée au Via, grâce à une exposition patronnée par l'ambassade d'Islande, regroupant quarante-six créateurs. Ce n'est pas avec le mobilier, dans un pays qui se modernise très vite mais où l'industrie de produits reste peu développée, qu'il faut attraper cette alchimie prometteuse en gestation. On la saisit à pleines mains avec des «pierres d'énergie» recouvertes de laine, un peu chamaniques. Ou des bonnets pour cafetière, surmontés de cornes, très viking. Une lampe en forme de glaçon. Des bols translucides incrustés de tranches de radis. Une chaise longue en forme d'aile de moineau, garnie de plumes blanches, prête à s'envoler...

Héritiers d'un riche artisanat qui avait été montré à Paris à l'Exposition universelle de 1900, ces objets sont mutants. Dans une relation mystique au paysage, glacier, lave, laine, poisson, oiseaux, cire... inspirent des formes organiques pures, douillettes aussi, mais qui s'affranchissent des légendes. Et cohabitent avec des outils plus architecturaux et technologiques, comme les protections contre les avalanches. Le tout dans une démarche très «énergies renouvelables», et avec juste ce qu'il faut d'exotisme «islandais». L'exportation des aurores boréales, avec un sac «spatial» en forme de boule rouge, fait jaillir un