Pour la sixième édition estivale de l'éternel et tant attendu Retour de flamme, le maestro Serge Bromberg, lui-même de retour du Festival d'Annecy (où il officia en qualité de directeur artistique), a concocté un programme du tonnerre en plein air. Sortant de son chapeau moult pépites récemment restaurées dont un ovni cosmopolite réalisé à Paris en 1934 (dans le style art-déco), la Joie de vivre, un dessin animé sonore d'Hector Hoppin et Anthony Gross, allègre et lyrique chorégraphie en noir et blanc.
Mais également Sindbad le marin, 1935, un cartoon en Comicolor d'Ub Iwerks, le premier compagnon d'armes de Walt Disney (il dessina et anima les premiers Mickey avant de naviguer à sa guise). Quel contraste avec Destino, un deal Disney-Dali datant des années 40, ébauché par Salvador surfant alors en Californie (finalisé vers l'an 2000 par feu le staff de Walt Disney France). Au rayon retrouvailles, quel bonheur de cascader au milieu des Cops (1922), l'une des plus folles courses-poursuites de Buster Keaton, prince du burlesque. Parmi les surprises, outre la Métamorphose du papillon (mascarade coloriée au pochoir en 1909 à la manière de Méliès), citons Anne, qu'est-ce que t'attends ?, comédie musicale antérieure (d'une dizaine d'années) au Chanteur de jazz et produite par Léon Gaumont (lequel avait synchronisé l'image avec le disque). N'omettons pas le Diamant baladeur : un délirant déluge de gags dans la veine de Mack Sennett. Et beaucoup d'autres féeries, phonoscènes, farcettes