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Libération
Critique

Le Limousin francophone

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publié le 28 septembre 2004 à 2h19

Parlée par près de 170 millions de personnes à travers le monde, la langue de Molière présente une indéniable diversité, et un public potentiel à faire pâlir d'envie de nombreux festivals. Une diversité culturelle qu'explore depuis plus de vingt ans le festival des Francophonies en Limousin. Belges, Algériens, Québécois, Africains, Français, etc. y confrontent deux semaines durant leurs approches artistiques.

Cette 21e édition ne déroge pas à la règle : au menu, une quinzaine de spectacles, ponctués de lectures et rencontres avec des auteurs en résidence, du hip-hop dans le cadre des rencontres de La Villette hors les murs, et une batterie de concerts pour les fins de soirée. La diversité est encore à l'oeuvre par la variété des thèmes abordés. Dès ce soir à Tulle, l'Algérien Mohamed Kacimi nous replonge dans la littérature engagée de son compatriote Kateb Yacine (décédé en 1989). Plus en phase avec la chaude actualité, la compagnie allemande Rimini Protokoll donne la parole à d'anciens employés de la Sabena dans Sabenation, spectacle polyglotte sur la faillite du géant belge de l'aéronautique. Revu et corrigé, le patrimoine est aussi de la partie, telle la tragédie de Sophocle à la sauce africaine. Ngoye, une Antigone d'Afrique, est une production franco-sénégalaise où les ancêtres se substituent aux divinités grecques, où les griots supplantent le choeur. Le chorégraphe Heddy Maalem revisite le Sacre du printemps avec 14 danseurs africains et de la Guadeloupe. Quand le cosm