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Libération
Critique

Matt Ward revisite l'Amérique

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publié le 16 février 2005 à 0h36

L'année 2004 fut riche en émotion pour les amateurs de folklore américain avec la révélation de jeunes talents excentriques tels que Devendra Banhart ou CocoRosie. 2005 pourrait marcher sur ces traces en marquant l'avènement de Matt Ward, auteur compositeur de 31 ans basé à Portland dans l'Oregon, personnalité sans doute moins flamboyante que Banhart, mais songwriter plus accompli, comme en témoigne son magnifique nouvel album, Transistor Radio.

Adoubé depuis par toute la scène country «alternative», Matt Ward a publié en 2000 son premier album solo (après six ans au sein d'un trio baptisé Rodriguez) grâce au soutien d'Howe Gelb, parrain de cette tribu iconoclaste et découvreur de Calexico. Ses chansons, sans âge et profondément enracinées dans la tradition américaine, ont ensuite été reprises par Giant Sand, Cat Power ou Grandaddy, pendant que Matt Ward enregistrait de son côté deux nouveaux disques de folk blues acidulé et jouait de la guitare en tournée avec Bright Eyes, l'un des groupes américains dont on parle le plus en ce moment.

Transistor Radio, son quatrième album, ne s'écarte pas de cette ligne acoustique qui sent le barbecue et le ranch perdu dans la montagne, même si on devine au détour d'une reprise de You Still Believe in me des Beach Boys ou d'une variation sur Here Comes the Sun des Beatles, l'amour encore contrarié d'une pop plus étincelante. Les fans de Lambchop ou Sparklehorse devraient courir l'applaudir à la Guinguette pirate. Un concert d'autant plus cha