Commencée fin 2002, cette série de toiles de Xiao Fan, intitulée «Bubble Game», a certes en partie été montrée, notamment au musée des Ursulines à Mâcon (en 2003), à la White Box de New York en 2004 ou en mars et avril 2005 à l'Art Museum de Shanghai. Elle continue son parcours avec ici, dans le second espace (inauguré début mars) de la galerie RX, sept toiles, complétées d'une sculpture inédite évoquant une drôle de fleur, bel hybride et magnifique prolongement de celles que Xiao Fan a peintes dans sa série précédente titrée «Cent fleurs». Une fleur très sexuée, vulvaire, réalisée en résine et laquée selon la technique ancestrale chinoise qui lui apporte un dégradé de tonalités d'un grand raffinement. On retrouve quelques fleurs dans les «Bubble Game», non plus fantasmées, mais tout simplement tirées d'images publicitaires. Comme tous les autres éléments qui se nouent et s'entremêlent pour saturer l'espace de chaque toile : tubes de rouge à lèvres, flacons de parfum, mannequins ou poupées en plastique, bouteilles d'eau minérale, bouches aux lèvres passées par la chirurgie esthétique et aux dents forcément fausses et parfaites.
Autant d'éléments entourés ou reliés entre eux par des bulles translucides (comme celles des Malabar), des cordons, des vermicelles, des intestins transparents, des préservatifs gonflés... pour pousser jusqu'à l'absurde, avec beaucoup d'humour et de poésie, l'univers factice et acidulé de la consommation, moquer l'économie du désir et tourner en dérisi