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Libération
Critique

Smog vers la lumière

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publié le 24 juin 2005 à 2h44

Palimpseste. «Mécanisme psychologique par lequel de nouveaux sentiments, de nouvelles idées se substituent aux précédents et les font disparaître ; manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte», dit Le Petit Robert. «Le temps hivernal n'est pas mon âme», chante Bill Callahan, père de Smog (né il y a déjà dix-sept ans !), dans Palimpsest, ouverture en arpèges acoustiques de A River Ain't too Much to Love, que l'Américain défend ce soir à Paris.

Et c'est vrai que ce douzième album tranche avec le précédent, le sublime Supper (2002), nettement plus ample, détendu et chaleureux dans l'instrumentation (slide guitar, basse), presque pop et enjoué grâce son accompagnement vocal féminin. Même si l'univers hâve, minéral et asthénique de Callahan, composition subtile, voix profonde, transpirait toujours. Avec A River..., l'auteur-compositeur-chanteur-guitariste de 39 ans regagne sa base folk. Originaire du Maryland, mais désormais installé à Chicago après en avoir soupé de San Francisco, il partage son temps entre l'écriture de romans et de pièces de théâtre, la peinture et la cuisine chinoise. L'instrumentation minimaliste, le plus souvent débranchée, et les compositions à l'os portent on ne peut mieux le chant profond, monocorde et habité qui marque l'empreinte de l'ex-complice de Jim O'Rourke et ami de Leos Carax, pour qui il a composé un titre de la BO de Pola X (dans lequel il fait une brève apparition).

La plume, souvent à la première person