La première chose qui frappe, quand on écoute Ecclésiastes 1.11, le deuxième album du groupe Wraygunn, c'est la permissivité d'un son gentiment branque dont on devine sans peine le rendement scénique, tel qu'il sera permis de le découvrir ce soir, pour la première fois en France.
Mélange de garage rock, de psychobilly, de punk funky (voire de funk punky), de soul dessalée et de blues démantibulé, Wraygunn avance donc à tombeau ouvert, maquillé comme une guimbarde volée, avec, entassée à bord, une clique bien décidée à griller tous les feux. D'office, on pense à une collision entre le Blues Explosion, The Cramps, Link Wray et les Blues Brothers ; une forme de déviance typiquement américaine en somme, à un minuscule détail près : c'est à Coimbra, ravissant berceau universitaire du Portugal, célébré par Amália Rodrigues, que l'histoire prend sa source.
Derrière ce sympathique raffut se cache The Legendary Tiger Man, impossible pseudo de Paulo Furtado qui poursuit ainsi sa conquête de l'Europe. Avec deux albums perso (plus un récent et fort beau coffret de remixes) et pas mal de concerts échevelés (des Transmusicales de Rennes en 2004 à plusieurs clubs de Paris, investis début avril), Furtado s'est en effet taillé une réputation de performer hors norme. Entouré de cinq complices (dont un garçon préposé aux platines et une fille pour compléter la partie vocale), le chanteur-guitariste aux lunettes fumées est peut-être en passe de réussir un des coups les plus fumants de l'année : e