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Libération
Critique

Bumcello, deux pros et d'impros

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publié le 9 novembre 2005 à 4h28

Bumcello, c'est l'occasion de voir à quoi ressemble de près la rythmique de M. Sans le gros son, sans les décors, sans les écrans. Formé il y a une dizaine d'années par Cyril Atef («Bum», batterie, percussions, mais aussi chant et cloches) et Vincent Segal («Cello», violoncelle, guitares, cloches et basse électrique) au sein du collectif Olympic Gramophone ­ où sévissaient également le saxophoniste Julien Lourau, l'homme des platines Dj Shalom ainsi que les guitaristes Sébastien Martel et Eric Löhrer dans des lieux confinés ­, ce duo a longtemps résidé au Cithéa, rue Oberkampf. Mais il ne répète jamais. Sa musique est basée là-dessus. Tout en improvisations, elle prend forme sur la trame d'une mémoire nourrie au funk afro-américain et aux musiques du monde repassées à la moulinette groove. Comme dans le quartet de John Coltrane, difficile de savoir quand un morceau se terminera. Ça peut durer dix minutes ou une demi-heure pendant laquelle Cyril Atef, Franco-Iranien élevé aux Etats-Unis, attaquera un rap en allemand.

Il ne faut donc pas espérer que le duo rejoue à la note les morceaux de son dernier album Animal sophistiqué (Tôt ou Tard). Après les variations hip-hop de Nude for Love, ce disque prend, avec ses guitares rêches et ses batteries à l'os, une direction rock fin seventies évoquant un jeune groupe garage new-yorkais sous Guronsan ­ sauf qu'ici distorsions et dissonances ne sont pas involontaires. Enregistrées au Labo M2, extension parisienne du studio à la campagne d