Bumcello, c'est l'occasion de voir à quoi ressemble de près la rythmique de M. Sans le gros son, sans les décors, sans les écrans. Formé il y a une dizaine d'années par Cyril Atef («Bum», batterie, percussions, mais aussi chant et cloches) et Vincent Segal («Cello», violoncelle, guitares, cloches et basse électrique) au sein du collectif Olympic Gramophone où sévissaient également le saxophoniste Julien Lourau, l'homme des platines Dj Shalom ainsi que les guitaristes Sébastien Martel et Eric Löhrer dans des lieux confinés , ce duo a longtemps résidé au Cithéa, rue Oberkampf. Mais il ne répète jamais. Sa musique est basée là-dessus. Tout en improvisations, elle prend forme sur la trame d'une mémoire nourrie au funk afro-américain et aux musiques du monde repassées à la moulinette groove. Comme dans le quartet de John Coltrane, difficile de savoir quand un morceau se terminera. Ça peut durer dix minutes ou une demi-heure pendant laquelle Cyril Atef, Franco-Iranien élevé aux Etats-Unis, attaquera un rap en allemand.
Il ne faut donc pas espérer que le duo rejoue à la note les morceaux de son dernier album Animal sophistiqué (Tôt ou Tard). Après les variations hip-hop de Nude for Love, ce disque prend, avec ses guitares rêches et ses batteries à l'os, une direction rock fin seventies évoquant un jeune groupe garage new-yorkais sous Guronsan sauf qu'ici distorsions et dissonances ne sont pas involontaires. Enregistrées au Labo M2, extension parisienne du studio à la campagne d