Il y a trente ans, cet homme avait l’Amérique et l’Europe à ses pieds. Et puis le temps a passé. Figurant parmi les plus grands groupes de tous les temps, Led Zeppelin reste un mythe rock à part entière, qui, au faîte de la gloire, régna sans partage sur les stades, grâce à un son d’airain où l’ouverture d’esprit (du blues à la world, pour faire court) transparaissait régulièrement.
La saga Led Zep (neuf albums, vingt-six tournées, plus de 200 millions de disques vendus) ensevelie en 1980 avec le mort du batteur John Bonham, l'Anglais Robert Plant 57 ans, dont plus de quarante au service de la musique a repris son bâton de pèlerin, crinière au vent. Un temps associé à nouveau avec le non moins légendaire Jimmy Page à la guitare, il a sorti plusieurs disques solo (entouré de jeunots rarement à la hauteur) qui, sans jamais le faire sortir du rang, ont réussi à traduire une envie intacte de ne pas disparaître de la circulation. C'est encore le cas du décent Might Rearranger où, en compagnie de cinq larrons ligués sous le nom de Strange Sensation, il vocalise sur douze compositions de bonne tenue. Du reste, le CD fait l'objet d'une réédition, complétée par l'enregistrement du concert que Robert Plant donna début juin à la Maison de la radio, à Paris. Occasion de rassurer les inconditionnels de la première heure : en plus des nouveaux titres (Shine it All Around, Freedom Fries, All the King Horses...), la rock-star archétypale n'oublie jamais de ressusciter plusieurs de ces in