Lieux publics, le centre national de création des arts de la rue dirigé par Pierre Sauvageot, s'associe au Merlan, la Scène nationale marseillaise, pour la première édition de Pazzapas, festival dédié aux écritures chorégraphiques dans l'espace urbain. La manifestation est venue à l'esprit des organisateurs selon un constat simple : la danse contemporaine aurait besoin d'un second souffle ; l'espace public, investi depuis plus de vingt ans par les artistes de rue, serait à même de le lui prodiguer. Jusqu'à dimanche, six collectifs investissent différents quartiers de la ville pour des déambulations ou des représentations sur le pavé.
Dans Transports exceptionnels par exemple, Dominique Boivin met en scène un danseur et une pelleteuse : sur une place (à Marseille, le parvis de l'Opéra), la machine et l'homme se rejoignent dans un ballet surprenant et dépouillé. Avec Nao Olhe Agora, le chorégraphe Enrique Diaz confronte les notions de privé et de public dans un jeu d'improvisation mêlant une quinzaine de danseurs et de comédiens. Une performance in situ (la place du lycée Thiers) qui donnera envie de prolonger l'expérience du côté d'Alice-station 2, le dernier projet d'Artonik : dans la friche la Belle de Mai, la compagnie reconstitue le quai d'une gare et les va-et-vient des passagers saisis dans l'attente. Une histoire de voyage assez proche du travail d'Ali Salmi, chorégraphe nancéen à la tête de la compagnie Osmosis : dans Transit, les déplacements qu'il imagine sont ceux d