Fort de son nouvel album, Maiorais (Lusafrica/BMG), publié au printemps, Bonga, la plus célèbre voix rocailleuse d'Afrique, clôt son année parisienne en revenant une nouvelle fois dans cette salle où, en janvier dernier, il avait fait danser une génération qui n'était pas encore née à l'époque où il signa ses deux premiers manifestes, les lumineux Angola 72 et Angola 74. Champion de course à pied et militant pour l'indépendance de son pays, José Adelino Barcelo de Carvalho, ou Bonga Kuenda en lingala, fuyait alors la police politique de l'ex-Empire du Portugal. Aujourd'hui, il ne se prive pas de donner des coups de griffes au régime ex-marxiste qui a dévoyé la liberté de son pays. Cette forte tête a envoyé bouler, il y a une vingtaine d'années, une maison de disques parisienne qui voulait faire de lui «le Julio Iglesias africain» et n'a plus fait qu'animer les fêtes de la communauté afro-lusophone jusqu'à ce que le grand public l'oublie. Il est revenu en 2000 avec le miraculeux Mulemba Xangola et une musique à la sobriété déchirante. Le timbre râpeux, Bonga chante des histoires d'amour et de déconvenues sociales sur l'un des plus beaux rythmes du monde : le semba, ancêtre de la samba, né sur les côtes d'Angola. Un balancement voluptueux fait de guitare souple, d'accordéon troublant, de percussions légères et de ce bout de bois au frottement rugueux, la dikanza, dont joue Bonga depuis qu'il accompagnait enfant son musicien de père. Il semble en avoir tiré tout le feulement se
Critique
Bonga bonifié
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par Bouziane DAOUDI
publié le 18 novembre 2005 à 4h38
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