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Libération
Critique

Wainwright, côté fille

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publié le 9 décembre 2005 à 4h54

Déjà sur scène et sur disque aux côtés de son père Loudon, de son frère Rufus (splendide Casino de Paris la semaine dernière), de sa mère et de sa tante au sein des Soeurs MacGarrigle, il ne restait plus à Martha qu'à sortir son propre album ­ en attendant que sa demi-soeur s'y mette à son tour ? Car, chez les Wainwright, on est chanteur de père en fils et de mère en fille depuis que Loudon Wainwright III, fils de Loudon Wainwright II, éditorialiste au magazine Life, s'était imposé au début des années 70 dans une veine folk dylanienne et que sa mère Kate s'était fait remarquer avec sa soeur Anna sur les disques de Loudon Wainwright ou Linda Ronstadt. Avec certes moins d'éclat que sa mère, son père ou son frère, Martha tisse de jolies chansons au style pop-folk mais dont l'interprétation est encore trop lissée pour laisser place au reste, c'est-à-dire à soi, comme si, à force d'avoir accompagné les autres, la choriste s'appliquait à restituer leur grammaire au lieu de se pencher sur la sienne. C'est moins risqué, plus confortable, ça peut même faire tube (G.P.T.), mais c'est par les défauts qu'on se distingue. Née à New York puis élevée à Montréal, Martha Wainwright est venue aussi à la musique par la chanson française. Sur un maxi livré avec son premier album, Rufus revisitait la Complainte de la Butte. C'est devenu une de ses meilleures chansons. En bonus de son premier disque, Martha propose une reprise de Dis quand reviendras-tu ? Il lui faudrait effectivement des accents