Pendant six mois, les Clap Your Hands Say Yeah n'ont eu d'existence que virtuelle, leur nom circulant sur les forums, blogs et webzines musicaux au rythme des supputations et des morceaux mis en ligne sur la Toile. Des premiers concerts dans leur quartier d'origine Brooklyn, aux tournées américaines en première partie de The National, les Clap se sont forgés une solide réputation de bêtes de scène.
En France, après la rumeur d'une première date parisienne au mois de novembre, c'est aux Transmusicales de Rennes en décembre que le flot sans cesse grandissant de leurs fans a pu, pour la première fois, mettre de vrais visages sur un disque volontairement bancal et dévergondé. En vrai, les Clap ont des mines d'ados attardés et un chanteur nasillard aux contorsions maladives, Alec Ounsworth. Installé à Philadelphie, il mène d'ailleurs parallèlement un début de carrière solo. Si la voix et les compositions sont encore hésitantes, la posture impose d'emblée Ounsworth au premier rang des singers/songwriters à fort potentiel. Autant dire que la charge émotionnelle et le talent dont recèle la formation, soudée comme un seul homme, entre pop baroque et fête foraine d'un siècle nouveau, font de Clap Your Hands Say Yeah plus qu'une simple marotte d'internautes excités. Les prévoyants qui ont déjà leur billet en poche pour ce concert très attendu et malheureusement complet, doivent impérativement arriver tôt pour ne pas rater le quintette américain Dr Dog en première partie. Injustement pas