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Libération
Critique

Au pied des dunes

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publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Voici maintenant plus de dix ans que le festival trimbale ce nom impossible, en référence à une rencontre entre musiciens français et québécois qui, dans la froideur de décembre 1993, donna naissance à l'association Chauffer dans la noirceur. Le problème (fort relatif, au demeurant), c'est qu'aujourd'hui, on peut difficilement faire plus à côté de la plaque, avec un intitulé totalement caduc. D'abord, parce que cela fait un bail que les Québécois n'ont strictement plus rien à voir avec le contenu du projet. Ensuite, parce que cette appellation, Chauffer dans la noirceur, pourrait en tromper plus d'un. Si elle signifie dans le jargon canadien francophone «conduire la nuit», elle induit surtout en français une connotation sombre et vraiment pas jouasse, aux antipodes du caractère radieux de ce festival qui reste parmi les plus méritoires et attachants de l'Hexagone. Et ce, malgré les triviales difficultés financières et, parfois, le manque de reconnaissance et de soutien régional, alors que Chauffer... n'en finit plus de faire preuve d'enthousiasme et de responsabilité.

Privilégiant le lien social et le respect de l'environnement, le festival plante chaque année ses piquets au pied des dunes (site naturel et protégé) de la paisible station balnéaire de Montmartin, non loin de Granville. Compensant des moyens limités par une bonne volonté exemplaire, il parvient à monter des affiches musicales toujours dignes d'intérêt.

Les éditions précédentes ont ainsi vu défiler Zebda, Brigitt