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Libération

L'audiovirus

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publié le 14 octobre 2006 à 23h41

Certains hits sont de dangereux virus sociologiques. Une fois introduits dans le système, ils se propagent partout. Ils plantent l'unité centrale. Le son, l'image, toutes les applications. Ainsi de Zidane, y va marquer, lancé avant la Coupe du monde par l'animateur Cauet. Quatre mois et de multiples déformations plus tard, on le retrouve hymne de campagne électorale de... DSK. Certes, on sait depuis Aïda et The Final Countdown (Europe) que les musiques de meeting politique se recrutent peu au sein des labels de dub minimal allemands. On sait aussi que Cali a refusé bruyamment à Fabius le droit d'utiliser C'est quand le bonheur ? Mais de là à choisir Strauss-Kahn, il va gagner pour animer la caravane du candidat le plus improbable de cette campagne, il y a des limites. Le refrain fait : «A gauche, à gauche à gauche/ Tout le monde à gauche/ Strauss-Kahn y va gagner.» Et les couplets : «Sarko nous fait flipper/ il joue les justiciers/ La droite est mal barrée et Chichi est fatigué !» Laissons à nos camarades du service politique le soin d'évaluer la crédibilité de DSK. Question : peut-on être «libero» en restant à gauche sur le terrain ? Ce qui nous intéresse le plus, c'est la singulière trajectoire de l'audiovirus Zidane y va marquer. Et tous les détournements dont il a fait l'objet. Le zouk qui sert de base musicale a ainsi été emprunté à Madan, de Salif Keita. Remasterisé ensuite par Martin Solveig. Cauet a enreg