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Libération

Je suis malade

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publié le 25 novembre 2006 à 0h13

On connaît la chanson. Laquelle ? Le numéro médiatique bien rodé des chanteurs, ou acteurs, en promo. Tellement formaté par la langue de bois commerciale («j'ai trop adoré travailler avec machin»), tellement façonné par les dispositifs télévisuels («j'ai trop adoré jouer live avec Laam, taratata»), que les dérapages spontanés sont rares. Sauf dans le dernier numéro des Inrockuptibles (1). En couverture, la chanteuse Anaïs. Sous titre : «L'Ascension d'une gentille fille punk». On s'attend au ronronnement promotionnel habituel. Tout le contraire. A la façon d'un acteur ou d'une actrice de cinéma qui raconterait enfin, vraiment, sincèrement, l'angoisse de l'artiste au moment de rejoindre son mobil-home, le soir après le tournage. Les belles choses, certes. Mais aussi le réalisateur pénible, le régisseur hystéro, la solitude, les heures d'attente insupportables, etc. Justement, Anaïs raconte sans fard sa tournée. De ces marathons physiques et psychologiques, véritables sanctuaires comme les tournages de cinéma, les «choses secrètes» ne filtrent jamais. Franchement, Anaïs raconte un véritable burn out professionnel. Une surchauffe dépressive bien connue des cadres. Le stress pour eux. Le succès pour elle. «D'abord, j'ai commencé à être malade, je chantais avec une angine-pharyngite, j'ai pris du Nurofen pendant trois ou quatre mois, j'ai commencé à avoir des maux d'estomac, je suis passée à la cortisone au mois de juin. Quand tu finis sous co