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Libération

Youn Tan Clan

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publié le 2 décembre 2006 à 0h20

Michael Youn est souvent renvoyé au seul statut d'animateur scato. De sous-Jackass français hurlant au mégaphone. Juste bon pour dérider les soirées du BDE. Or sa parodie millimétrée et plébiscitée (numéro 1 des ventes) d'un clip de hip-hop démontre le contraire. Si les critères de réussite d'un pastiche sont de concentrer, de déplacer, de styliser les stéréotypes de l'objet ciblé, en y restant absolument fidèle, Fous ta cagoule constitue un redoutable modèle du genre. Tout de survêt vêtus, de bling bling perclus, Michael Youn et son acolyte Vincent Desagnat incarnent Fatal Bazooka. Le posse fictif synthétise tous les rappeurs disponibles du marché. Presque tous, sans en viser précisément aucun. Du moins plus de vingt secondes. Car il sera difficile pour une oreille normalement exercée de ne pas reconnaître Booba, la Fonky Family, Grand Corps malade, IAM, etc. Avant tout, il faut rétrospectivement s'incliner devant le vieux sketch des Inconnus «Y'a des meufs, y'a des keufs», véritable matrice de Fous ta cagoule. Les Inconnus jouaient sur le décalage de sens et le déplacement sociologique. Ils téléportaient les poses hip-hop dans le triangle Neuilly-Auteuil-Passy. «As-tu saisi mon pote/Notre envie de révolte ?», clamait Hubert Valéry Patrick Stanislas. Le «Youn Tan Clan» transpose lui aussi en territoire exotique une partie de l'action: elle se déroule sous la neige, en Savoie, façon les Bronzés font du ski. Mais la bande va bien au-d