Menu
Libération
Critique

Mark Leyner. Mégalo trip

Article réservé aux abonnés
publié le 9 décembre 2006 à 0h26

On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. L'écrivain Mark Leyner (il a le même nom que l'auteur de Mégalomachine) est son propre service de presse, mieux, il a fondé une gigantesque entreprise d'autopromotion. Un travail à plein temps, avec des gens à plein temps. D'abord, le look, très important ­ Leyner s'habille comme un flic en fin de service : «blazer de cuir, col roulé en soie, pantalon moulant à pinces, mocassins italiens, bague à l'auriculaire». Le jeune écrivain américain «le plus intense» (sic), fan de Schwarzenegger, roule en Jaguar avec un semi-automatique 9 mm à portée de main : «Se faire une place dans la hiérarchie est une étape fondamentale dans la vie d'un primate et chaque jour est une lutte sauvage et sans merci pour la domination.» Faut avouer, côté sécurité, il est blindé. Le QG de Leyner & Cie est gardé par «une double colonne de vieillardes de quatre-vingt-dix ans dopées à la testostérone et munies d'une musculature activée à l'électricité». Mark Leyner (le vrai) n'aurait pu mieux faire s'il avait voulu prouver son talent. L'auteur invente un picaresque de l'absurde. Au travers des aventures du mégalo, en passant par tous les genres, on traite des obsessions de la société contemporaine : sexe, gore, sciences, réalisation de soi, communication (NB : la conférence de presse du président expliquant son orgasme avec sa lilliputienne Première dame, aussi grosse que la lettre «o» dans le journal). A son atelier d'é