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Libération

Vous avez un nouveau Messager

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publié le 13 janvier 2007 à 5h25

Le vrai cinéma du dimanche soir, ces temps-ci, c'est Christophe Hondelatte. Vers 23 heures, sur France 2, il fait aussi magistralement «entrer l'accusé» qu'il sort de cette émission sans jamais oublier d'enfiler son cuir tel un enquêteur du SRPJ de Grenoble. Malgré la dramaturgie et les inutiles gages de «keuf credibility», ces autopsies d'une affaire criminelle sont redoutables d'efficacité.

Si Faites entrer l'accusé fonctionne aussi bien, c'est aussi grâce à sa drôle de BO. On veut parler de son générique de fin. Il surligne les théâtrales sorties du décor d'Hondelatte, comme s'il s'agissait d'Alain Delon dans le Samouraï. Ce désormais classique télévisuel constitue un parfait signal électroménager. Un radio-réveil inversé. Quand il retentit, il vaut mieux aller se pieuter sous peine de Samsonite sous les yeux. Mais pas seulement. Ce morceau très 70's, où dissonent des cordes frappées de piano bastringue, produit chez certains spectateurs trop sensibles une émotion étrange. Pourquoi ce son produit-il un si soudain sentiment de perte, une si fugace nostalgie alors qu'il illustre simplement un magazine de faits divers ?

Le titre original, la BO du Messager (The Go-Between, 1970), film de Joseph Losey, a été remasterisé par Raphael Tidas et Jean-Marie Leau. Composée par Michel Legrand, cette musique «néo-Bach, avec le thème très en avant» (Michel Chion) accompagne les tourments du petit Leo, le messager, un gamin de 12 ans. Celui-ci ser