Hier matin, sur Europe 1, juste avant 8 heures, le jingle «MMA, zéro tracas, zéro blabla» a retenti pour la 456 887e fois à nos oreilles dévastées. Ce hit publicitaire partage avec le «toutouyoutoup» de la firme de renseignements téléphoniques 118 218 le record absolu de la vente forcée et de l'incruste auditive. De préférence le matin, quand on se lève énervé. Et le soir, quand on rentre vraiment énervé. Comme «toutouyoutoup», lui-même adapté de l'onomatopéique générique de Gym tonic, et «c'est la MAAF», reprise de la Ouate de Caroline Loeb, «MMA» est la réplique dégénérée d'un succès des années 80, 1988 exactement. «Trop de blabla, j'ai donné déjà», chantait alors Princess Erika sur une production vaguement reggae. La chanson dénonçait «ceux qui parlent trop et ne font rien». Personne ne se doutait à l'époque que la durée de vie de ce hit dépasserait les trois mois. Pour constituer, vingt ans plus tard, une agression sonore équivalente en dB à une sirène de la BAC lâchée sur un boulevard parisien. Nous ne flinguerons pas pour cela le premier assureur MMA croisé dans la rue. Nous préférons sortir notre culture. Nous nous souviendrons ainsi avec émotion de Demolition Man (1993), le nanar futuriste de Marco Brambilla. Il éclaire d'un jour nouveau notre désormais indéfectible haine de la musique d'assurances. Nous sommes en 2032 à Los Angeles. Les prisons ont été remplacées par des «cryopénitenciers». Les re
Critique
L'autre drame de l'Erika
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par Emmanuel PONCET
publié le 17 février 2007 à 6h09
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