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Libération

Les beautés du diable. Tout accuse Aurore et Uwe. Le mari jeté d'une falaise corse un soir de mai 1995. La fuite en Floride avec les millions de l'assurance. Des rapports accablants. Une histoire de sang et d'argent, qu'on appela vite celle des «amants diaboliques».

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publié le 10 novembre 1999 à 1h53

Mons et Bruxelles, envoyé spécial.

Il est 1 heure du matin, ce 11 mai 1995, quand le 2e régiment étranger parachutiste, en manoeuvre à Calvi (Haute-Corse), prévient la gendarmerie d'un accident de la route. Une Nissan vient de basculer d'une falaise. Marc Van Beers, fiscaliste bruxellois, un peu yuppie, un peu bon vivant, vient de mourir. Il avait 36 ans. Sur les lieux, Aurore Martin, dix ans de moins, est indemne, ou presque. Aux gendarmes, la jeune femme explique que le couple s'était marié trois mois plus tôt, qu'ils étaient en voyage de noce, qu'elle s'est éjectée de la voiture avant la chute, puis qu'elle a descendu les 140 mètres de falaise à la recherche de son époux, avant de l'extirper de la Nissan et de le plonger dans la mer, «pour le laver».

Pour les gendarmes, la chose est entendue. Qu'importe si, à cet endroit, il n'y a jamais eu d'accidents, sauf pour des histoires d'escroquerie à l'assurance. Ils classent l'affaire. Mais, à Bruxelles, la famille de Marc Van Beers a de sérieux doutes. La mère de Marc, surtout, ne comprend pas l'empressement de sa belle-fille à vouloir incinérer son fils. Finalement, la famille garde le corps et porte plainte. Le juge Vandermeersch commence alors à instruire ce qui va devenir un des plus grands faits divers belges des années 90: l'affaire des amants diaboliques. Avec du sang, de l'amour, et de l'argent. Mais pas de preuve matérielle.

Amoureux de la belle vie. Elle, c'est donc Aurore Martin, une jolie blonde élancée, «incroyablem