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Libération

Louis XVII, une affaire de coeur.Conservé deux siècles, le coeur de «l'enfant du Temple» va subir une analyse ADN.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h54

«Louis-Charles Capet, agé de dix ans et deux mois, fils de Louis

Capet, dernier roy des Français», est mort le 12 juin 1795. C'est ce qu'indique le registre d'état civil. Il s'est trompé sur la date du décès (elle remonte au 8 juin), faute bénigne. Et peut-être même sur l'identité du corps, royal soupçon. Plus encore que le Masque de fer, l'énigme Louis XVII, fils de Louis XVI, agite les milieux monarchistes depuis deux siècles.

Le 15 décembre dernier, le Pr Thierry Coté a dû se munir d'une scie. Le coeur qu'on lui a présenté est dur comme du béton. Il a passé un siècle dans un bocal d'alcool, puis un autre à sec; l'expérience l'a momifié pour de bon. Propriété du duc de Beauffremont, chef de file des légitimistes, ce coeur trône habituellement dans la crypte de la basilique Saint-Denis. Les premières constatations cliniques sont positives: «L'échantillon ressemble à un coeur humain et correspond à un enfant entre 5 et 12 ans.»

Analyse ADN. Pour en savoir plus, deux morceaux découpés à la scie ont été envoyés dans deux laboratoires chargés d'analyser son ADN, qui sera ensuite comparé aux cheveux de Marie-Antoinette (1), sa supposée mère. «On ne sait toujours pas si on pourra en sortir de l'ADN», tempère le Pr Jean-Jacques Cassiman, de l'université de Louvain, chargé de l'expertise. Les résultats seront connus fin février, le duc de Beauffremont s'impatiente: «J'aurais aimé les avoir pour le 21 janvier», date anniversaire de la mort de Louis XVI.

De son fiston, on sait peu de c