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Libération

La plaideuse fâcheuse muselée pour de bon.

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Guislaine Mathieu, en bisbille avec la mairie, a été internée d'office au prétexte qu'elle laissait libres ses chiens.
publié le 21 juin 2000 à 1h41

Madame Guislaine Mathieu, de Bron (Rhône), a sûrement quelques défauts. Procédurière en diable, elle poursuit depuis une quinzaine d'années la communauté urbaine de Lyon (Courly), qu'elle accuse de l'avoir spoliée d'un immeuble. Une spirale de plaintes pénales, dont les dernières, contre Raymond Barre ou l'Etat français, se perdent dans: association de malfaiteurs, torture, déni de justice, crime en bande organisée, blanchiment... Mme Mathieu, 52 ans, a aussi quatre chiens, des american staffordshires - une race réputée moins méchante que le pit-bull, mais tout de même. Ils ne sont pas déclarés en mairie, pour une raison qui n'appartient qu'à elle: son voeu le plus cher est d'avoir une amende pour pouvoir ensuite la contester devant la Cour européenne et faire annuler la loi sur les chiens réputés dangereux... Bref, Guislaine Mathieu doit franchement exaspérer les cibles de sa vindicte procédurale. Était-ce une raison pour l'interner à l'hôpital psychiatrique de Bron?

"Un tel binz". Mercredi 7 juin, 9 h 30. Comme chaque matin, Mme Mathieu promène ses chiens deux par deux - c'est le tour de Cannelle et Sherlock, les plus jeunes. Plusieurs voitures de police l'attendent au tournant, prélude à l'engrenage: contrôle, protestations, embarquement, arrêté d'internement (HO, hospitalisation d'office) signé du maire, confirmé quarante-huit heures plus tard par la préfecture. A ce jour, Mme Mathieu est toujours internée au Vinatier.

C'est peu dire que les versions divergent. Monsieur To