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Libération

Chez McDonald's, un service ultrarapide après braquage.

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Aux assises, deux employés agressés reprochent à leur patron de ne pas les avoir soutenus.
publié le 13 novembre 2000 à 6h26

Nantes envoyé spécial

Ils se sont connus au McDonald's. Copains de petits boulots. «Equipiers», comme ils disent dans la terminologie du fast-food. Aurélien, 24 ans, et Pierre, 22 ans, ont empilé ensemble les hamburgers. Mais ils n'ont toujours pas digéré le braquage dont ils ont été victimes au McDo où ils travaillaient; ni la solitude dans laquelle ils estiment que leur ex-employeur, et dans une moindre mesure la justice, les ont laissés choir. Entendus par les gendarmes juste après les faits, le 4 mai 1998, Aurélien et Pierre ont le sentiment d'avoir été oubliés jusqu'au procès des braqueurs qui s'est tenu du 24 au 27 octobre devant les assises de Loire-Atlantique: «C'est comme si j'avais cru avoir refermé dans ma tête un grand livre marqué McDonald's. J'ai été obligé de le rouvrir au moment des assises. Maintenant, je ne sais plus où le ranger», écrit Aurélien. Le procès ne lui a pas permis de régler ses angoisses. Un magistrat regrette aussi les «carences» de la justice en amont: «Rien n'est prévu pour accompagner les victimes qui ne sont pas directement prises en compte par l'instruction.»

Cagoules. Le 3 mai 1998, un dimanche, Aurélien et Pierre travaillent ensemble. Le week-end, de trois jours en raison du 1er mai, a été chargé pour la vingtaine d'employés. A 22 h 30, le restaurant a fermé ses portes. Il ne reste que six personnes qui font le ménage: Aurélien, Pierre, Franck, Samuel, Karine et Arnaud, le manager. Deux ans après, Aurélien raconte la scène, prolixe. Pierr