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Libération

Bonnes fréquentations et mauvaises manières à Monaco.

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Un père et sa fille géraient des fortunes en faisant de la cavalerie. Poursuivis, ils sont en fuite.
publié le 28 novembre 2000 à 7h11

Monaco envoyé spécial

William Fogwell aimait le cheval, mais a fini par se lancer dans une autre sorte de cavalerie, de celle qui laisse les clients sur la paille. Aujourd'hui, le krach de sa société de gestion de fortunes, Hobbs-Melville, fait bien des malheureux dans la richissime société monégasque et italienne, qui lui avait confié son argent pour le faire fructifier avec des rendements faramineux de 30 à 40 % l'an. A l'heure des comptes, la justice relève 500 victimes, 120 plaignants et un préjudice estimé à 140 millions de dollars, plus de 1 milliard de francs. Une information pour «escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux» est instruite depuis fin août, à Monaco, par le juge Jean-Christophe Hullin.

Le magistrat a déjà placé quatre personnes en détention, mais ni William Fogwell, 64 ans, ni sa fille Shelley, 39 ans. Car les initiateurs du système ont disparu. Le père, depuis juin; la fille a pris l'avion pour New York le 28 août, quelques heures avant l'arrivée de la police monégasque. «Ou elle a eu du nez, ou elle a eu une info», dit un proche du dossier. «Je ne suis partie qu'avec un jean et un tailleur, rétorque Shelley Fogwell à Libération, pas comme une criminelle.» Elle affirme qu'elle et son père sont «en contact avec les autorités monégasques pour rentrer et s'expliquer». «J'aimerais prouver que ni lui ni moi n'avons détourné de l'argent. Ce serait même bénéfique pour la principauté de mettre fin à cette histoire.»

Constellation de sociétés. Hobbs-Mel