Nadine porte un petit chapeau noir enfoncé sur les yeux, elle a 21 ans. «T'es bien foutue pour une Zaïroise, d'habitude elles sont grosses», lui a dit Michel O., officier de police judiciaire au commissariat Saint-Georges du IXe arrondissement de Paris. La jeune fille était en garde à vue, elle n'a rien osé dire quand le policer lui a demandé de baisser son pantalon, ni quand il a baissé le sien et qu'il a commencé à la caresser. Elle a dit «non» quand il a réclamé «touche-moi», mais a fini par obéir, pensant «c'est lui le patron». C'était dans la nuit du 3 au 4 mars 2000.
Carte falsifiée. Quelques heures auparavant, Nadine se fait arrêter aux Galeries Lafayette. Sur les conseils très éclairés d'un ami, elle a tenté d'obtenir du grand magasin une carte de crédit, en présentant une carte d'identité et un chéquier volés et falsifiés. «J'étais venue avec une copine, raconte Nadine, la dame au guichet nous a dit d'attendre qu'elle fasse des photocopies.» La dame n'est pas revenue, ce sont des policiers qui sont arrivés. Les filles sont embarquées au commissariat Saint-Georges. «J'ai demandé si c'était grave, si on allait sortir, je me souvenais que, petite, quand on volait des bonbons, on se faisait gronder et puis c'est tout», dit la jeune fille.
Elle est placée en garde à vue avec son amie et attend.
Dans la nuit, un inspecteur vient chercher Nadine, seule: «Je vais taper ta déclaration, je m'occupe de toi.» Gentil, il lui donne des conseils pour que la sanction soit moins lo