Emmanuel Caldier (33 ans), dit «Manu», ou encore «Maxime» lorsqu'il est sur un coup, jongle avec deux portables en sonnerie constante. C'est Sandrine, puis Nathalie, il les rappellera tout à l'heure. Maintenant, de ses mains couvertes de lourdes bagues en or, il range les téléphones dans la sacoche de médecin qui lui sert de cartable. En sort des documents, des «preuves». «J'ai tout en main, explique-t-il, ce sont les poulets qui m'ont formé.» Il veut raconter sérieusement pourquoi il est devenu kidnappeur.
Manu est un ex-braqueur, un repris de justice. Il totalise dix-sept condamnations et une évasion depuis l'âge de 15 ans. Des vols, des escroqueries, des trafics en tous genres. «Je n'ai pas de morale, mais j'ai une éthique, avance-t-il, je ne fais pas la came, ni la prostitution.» En ce moment, Manu est dans le collimateur de l'Office central de répression du banditisme (OCRB). Il est poursuivi pour «enlèvement» (il a kidnappé un courtier le 11 janvier à Orly), «séquestration» (il a gardé son otage attaché à un tuyau de radiateur jusqu'au 17 janvier), «tentative d'extorsion de fonds» (il demandait une rançon de 233 000 euros, car il compte en euros), «association de malfaiteurs» (il avait quatre complices), «violence avec armes» (il ne s'étend pas trop sur le sujet). Et, pour finir, «menaces de mort» à l'égard du patron de son otage, un banquier suisse établi dans la ville de Bâle.
Les policiers l'ont arrêté alors qu'il venait de libérer le courtier après six jours de s