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Libération

Bête noire des bâtisseurs, Germain l'ambigu

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Enquête dans l'immobilier : promoteurs et plaignants seraient parfois de mèche sur les permis de construire.
publié le 9 août 2002 à 0h37

Profiteur ou chevalier blanc de l'immobilier ? Alain-Marie Germain se présente lui-même comme un «traître», terme qu'il préfère à celui de «renégat». Ancien directeur juridique d'un promoteur immobilier, il s'est converti, depuis cinq ans, dans l'annulation de permis de construire. Créneau parfois lucratif, puisque son ancien employeur, le groupe Altaréa, n'hésite pas à transiger financièrement avec les empêcheurs de bâtir en rond. Mais jeu parfois dangereux, qui vaut à Alain-Marie Germain d'être mis en examen, à Meaux, pour «tentative d'extorsion en bande organisée», en compagnie notamment de deux avocats qui ont la particularité de défendre tantôt les promoteurs, tantôt leurs opposants.

L'annulation d'un permis de construire devant le tribunal administratif n'est pas un dada réservé aux seules associations locales de défense de l'environnement. On y trouve quelques spécialistes qui n'ont de riverains que le nom : on les repère au fait qu'ils ont obtenu un titre de propriété (parfois une simple promesse de vente) à proximité d'un projet immobilier, quelques jours seulement avant le dépôt de leur recours. De son expérience au service des bâtisseurs, Germain se dit persuadé d'une chose : les promoteurs glisseraient volontairement un vice caché dans leur demande de permis. Un complice déposerait alors une demande d'annulation, le tout se concluant par une transaction à l'amiable ­ désistement contre dommages et intérêts ­ sous l'égide du tribunal, permettant de «sortir» de l'ar