Il a gagné. Hier, le Dr Oumarou Dopsoumna, 36 ans, médecin camerounais à l'hôpital de Belley (Ain) a reçu un coup de téléphone de la préfecture pour lui annoncer la bonne nouvelle : il peut rester en France. Et continuer d'exercer à l'hôpital de la ville, comme gastro-entérologue. A quelques jours des municipales, cette décision s'imposait. Dans cette ville dont le maire a longtemps été Charles Millon, tous les médecins de l'hôpital ont défendu leur collègue camerounais. Et pour cause. Sans lui et sans quelques autres médecins étrangers, leur hôpital ne pourrait pas marcher.
Belley, c'est l'histoire symbole des petits hôpitaux français. On y retrouve le cocktail habituel : le nombre souvent impressionnant de médecins à diplômes étrangers, le recours à des intérimaires surpayés, une activité réelle mais parfois insuffisante et enfin une absence chronique de perspectives. «Je viens d'arriver, et c'est vrai, des hôpitaux comme le nôtre sont sur une crête. A tout moment, on peut basculer», lâche le directeur. Belley est une petite ville de 10 000 habitants, à 35 km de Chambéry. Construit il y a quarante ans, l'hôpital abrite 300 lits, avec des services de médecine, de chirurgie, une maternité, et un département de gériatrie qui prend de plus en plus d'importance.
Proximité. C'est à partir des années 80 que les nuages apparaissent. A Belley comme ailleurs. Les médecins français rechignent à aller dans ce genre de petits établissements. Les plateaux techniques deviennent de