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Libération

Aux Pays-Bas, des maisons d'arrêt hors les murs

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Bracelet électronique et assignation à résidence : le ministère de la Justice développe des mesures originales et économiques en évitant de surcharger les prisons.
publié le 10 novembre 2005 à 4h31

Amsterdam de notre correspondante

En septembre, les médias néerlandais ont trouvé scandaleux que 700 cellules de prison soient vides. «Que fait la police ?», s'est demandée la chaîne de télévision RTL, relayant les critiques d'une opinion de plus en plus sensible à l'insécurité. Piet Hein Donner, ministre de la Justice, a répondu qu'il pensait «satisfaisant» le taux d'occupation des prisons, remplies à 97,5 %.

Au ministère de la Justice, on préfère parler de «politique de prévision à long terme des capacités» plutôt que de numerus clausus. En dix ans, de 1995 à 2004, le taux de prisonniers par rapport à la population a presque triplé, passant de 46 à 123 pour 100 000 habitants. Face à cette poussée, le gouvernement a décidé en 2003 d'augmenter de 30 % la capacité des 102 prisons du pays. L'an dernier, elles totalisaient 22 500 places. Dans un pays où il n'est pas question d'entasser plusieurs détenus par cellule, les délinquants qui ne peuvent pas être incarcérés sont priés d'attendre sagement leur procès à la maison. «Et ce jusqu'à ce qu'une place se libère», explique Hans Janssens, du ministère de la Justice. Un numerus clausus qui ne dit donc pas son nom.

Economique, ce système d'assignation à résidence va être généralisé l'an prochain. Piet Hein Donner entend même en faire une «nouvelle sanction principale» pour les auteurs de vols, cambriolages et autres agressions. La mesure, qui fera l'objet d'une loi en 2006, s'appuiera sur le bracelet électronique. En 2003 et en 2004,